Monday, November 23, 2009

Sunday, November 22, 2009

Call me when you're sober

C'est dimanche et il pleut. Cela fait si longtemps que je ne me souvenais plus what it feels like. Des monstres de vagues roulent et se font la course à la presqu'île. Les rochers ont rien demandé mais plein d'eau furieuse leur tombe dessus, pasque c'est comme ça. Deux chiens bâtards nonchalants font leur ballade du dimanche. Mohamed le gardien lit son Al Massae d'hier ou fait semblant en dormant sous sa casquette. Ayroud le pêcheur fixe la mer en se grattant la barbe, pas de poisson pour les prochains jours, pas de sous, avec l'aid qui arrive et ces Marocains qui boufferont du lion à tous les repas, Allah yi7edder salama. Un couple se dispute entre deux cabanons, je les épie derrière mes rideaux jaunes. Il a le bouc, un corps carré et court sur pattes. Elle a les cheveux rouges et un brushing qui ne tardera pas à disparaître. Il bouge des mains, elle bouge des mains. Il gueule, elle gueule. Ils vont vers la voiture, non ils reviennent. Le tango se joue en face de moi et moi, je mange de la grenadine. A la main. Je plonge jusqu'au coude dans le saladier de grenadine et je croque. L'explosion de saveur dans la bouche comme un feu d'artifice à la fois amer, sucré, liquide et pépineux. Une énigme de la nature en soi. Et tout plein de petites neuronnes qui reviennent à la vie, même si elles serviront pas à grand chose. Forrest Gump aurait dû y penser.
Et moi, moi j'aurais pas dû sortir hier. Comme l'autre fois. Toutes ces injections de nicotine dans les yeux, les cheveux, les narines. Mais surtout ces visions d'horreur. Des Lolitas de 14 ans surmaquillées et complètement paumées, une clope dans une main, un verre dans l'autre. Acceptant des comprimés bizarres de leurs voisins. Non moins paumés. Et secouant un popotin inexistant et une poitrine tout aussi inexistante sur des tubes du moment. I'm tryinna find the words to describe this girl without being disrespectful!
Dehors, sur le parking, des groupes de djeunes comme ça et une intruse: une maman en jogging, les cheveux attachés, l'air hébété, scrutant tous les petits et cherchant son bébé à elle: une ado de 15 ans qui a fait le mur. Ben non madame, c'est pas propre à cette génération, ça a toujours existé, le mur. Un téléphone sur boite vocale continue et aucune piste vers la petite. La détresse de cette femme. L'indifférence des spectateurs flying high. La nuit, ça donne la nausée à tous les étages. J'ai testé pour vous. Et je retesterai pas de sitôt, promis.

Wednesday, November 18, 2009

Encinitas, Californie


I'm waiting to be fed.

Aïe

Dans le duty-free, le coeur lourd et l'esprit embué, à essayer de lui choisir un parfum. Mais pas assez de narines pour tout sentir, trop de couleurs, trop de flacons, pas assez de peau sur les poignets, pas assez d'yeux pour sélectionner un look à fiore, pas assez de culture pop pub pour savoir finalement lesquels étaient in. Alors j'ai choisi un nom que j'aimais bien, un truc qui me rappelait que j'avais une cousine qui s'appelait Ambre. C'est beau, Anbar.
A force d'essayer les fragrances sur des petits cartons, je me suis retrouvée avec un arc-en-ciel de senteurs dans mon sac. Dans l'avion, je ne savais plus qui était quoi. Juste ce retour parfum de nausée infinie. Le retour vers les vendeurs de kleenex, la génération Clorets -du nom de leur seule hygiène buccale-, les trains aux coussins inexistants qui tirent les cheveux, les collègues hypocrites et incompétents, ... Je sais, je radote. Normal: les choses qui me rendent malade ne changent pas.
Le bonheur ne tient qu'à un fil. A retordre. On s'accroche pieds et griffes à des planches somme toute insignifiantes. Des trucs comme ça nous font mal et le chemin est bien long vers l'apprentissage de l'indifférence, dans l'amitié, le travail et l'amour. Tout vous griffe jusqu'à la moelle, y me faut un trench Burberry, c'est décidé.
Rester imperméable aux ouvriers d'Al In3ach al watani de 80 berges qui flambent au soleil, aux employés de sécurité des banques qui lavent les voitures des patrons, aux gosses qui s'accrochent à l'arrière des semi-remorques, garder le sourire face à des maladresses répétées, des mots qui sortent pas aussi facilement qu'ils le devraient, des surprises qu'on attend et qui ne viennent pas, rester de marbre devant des confrères qui nous font honte, des amitiés qui s'émiettent même si on a beau souder tous les jours un peu plus.
Mille et un trucs qui puent dans ma tête.